Cet été, plusieurs artistes namurois·e·s seront mis·e·s à l’honneur dans l’espace public et l’art s’invite en ville. Fresques, sculptures, expos ou même art sur bâches de chantier, il y en aura partout, pour tous les temps, pour tous les goûts…
Les artistes namurois font le mur
À Jambes, en bordure de Meuse, Démosthène Stellas, membre du collectif namurois Drash, va réaliser une peinture monumentale sur un mur de la Villa Balat. Cette fresque composée de formes végétales rend hommage à l’architecte Alphonse Balat et à l’époque dans laquelle il s’inscrit (les prémices de l’Art Nouveau). Formé à l’Académie des Beaux-arts de Namur, puis d’Anvers, Alphonse Balat fut le mentor de Victor Horta. On lui doit les Serres de Laeken mais aussi le musée des Beaux-arts de Bruxelles. Son mot d’ordre ? « Simplifiez, simplifiez encore, et quand vous aurez simplifié, vous n’aurez pas encore assez simplifié ! ».
Ce principe de simplification cher à Balat, Démosthène a choisi de l’appliquer à sa peinture murale qui sera composée d’éléments détaillés et d’autres synthétisés ou esquissés, agrémentés de lettrage. La citation de l’architecte belge sera intégrée à la fresque afin d’en faciliter la lecture. L’oeuvre s’inspire également des macrophotographies de plantes de Karl Blossfledt, l’auteur des « Essentielles », une référence dans les écoles d’arts décoratifs. Ses motifs végétaux et sa palette composée de nuances de verts évoqueront la nature mais aussi les teintes que prend la Meuse selon son humeur et les saisons.
L’oeuvre de Démosthène s’épanouira à quelques pas de l’Enjambée, ouvrage d’art qui respecte lui aussi le principe de simplicité. Dans ce contexte, la fresque de la Villa Balat fera le lien entre le passé et le présent, les rives de Jambes et la Confluence. Elle invitera les promeneurs à revenir à des choses simples, essentielles, dans un environnement propice à la contemplation et à la promenade.
Mathilde Dujardin au Pavillon du Tourisme
Dans la foulée de Mr X et MisterGillus, Mathilde Dujardin a métamorphosé le mur de l’ancien Pavillon du Tourisme, au square Léopold, dans une démarche participative doublée d’une réflexion sur la coexistence entre l’homme et la nature.
« La colère de l’air ravive les sentiments », c’est le titre de sa fresque colorée et mouvementée, co-réalisée avec des résidentes de l’Accueil Mosan.
Changement de décor et de style, dans le parking de l’Hôtel de Ville, Stéphane Remond alias Estefan a reçu pour mission de concevoir une peinture murale sur les murs et les pilastres. Composée de formes géométriques, cette oeuvre évoque l’environnement urbain dans lequel le peintre évolue.
L’automne prochain, un autre artiste namurois, Jimmy Michaux alias JIM.MI, va s’atteler à la fresque Icarus sur un bâtiment situé au boulevard du Nord à Namur. L’oeuvre a été choisie par les citoyens et citoyennes suite à un appel lancé par la Ville de Namur en avril dernier.
Les fourmis dans la ville
L’été dernier, Lilian Bourgeat avait investi l’espace public dans le cadre Sculptures dans la Ville avec un banc géant, des bottes monumentales, un mètre surdimensionné…
Dans une recherche constante du jeu et de l’interaction entre l’art et le spectateur, l’artiste avait ainsi apporté une pincée d’humour dans le quotidien des Namurois.
Cette année, c’est l’artiste français Nicolas Eres qui a transformé le paysage urbain. Exposées en Belgique pour la première fois, ses fourmis rouges géantes ont escaladé les murs de l’Hôtel de Ville, du Théâtre de Namur et de Galeria Inno avant d’investir la rue des Brasseurs. Ses sculptures, à la fois imposantes et minimalistes, sont un éloge à la légèreté. Les lignes de métal s’imposent à l’espace, elles viennent mettre en valeur les volumes et subliment les murs en les transformant en un terrain de jeu et de créativité pour l’artiste.
Comme le souligne Nicolas Eres, les fourmis sont des insectes sociaux qui dépendent les uns des autres. On les trouve partout sur la planète. Elles ne peuvent survivre seules et, pour ce faire, décident de vivre en colonies organisées.
Avec les installations de fourmis en milieu urbain, naît une osmose romantique entre la construction humaine et la nature. Les sculptures de fourmis sont un clin d’oeil à la nature qui finit toujours par reprendre ses droits.
En septembre, c’est une oeuvre monumentale qui sera installée sur un rond-point de Malonne. Il s’agit d’une sculpture de Zouaves réalisée par l’artiste namurois Sami Geagea.
Toutes ces créations compléteront un parcours urbain riche d’une quinzaine de peintures murales permanentes auxquelles s’ajoutent de nombreuses sculptures (tortue « Searching for Utopia » de Jan Fabre, sculpture d’Olivier Strebelle, statue du Molon de Vinciane Renard…) mais aussi les figurines d’Isaac Cordal disséminées dans Namur.
A travers toutes ces interventions artistiques, la Ville souhaite promouvoir l’expression artistique dans la cité et susciter ainsi la curiosité et l’intérêt du public. Et il faut reconnaître qu’elle y parvient particulièrement bien !
10.07 > 15.09
Fourmis, de Nicolas Eres
Dans le cadre de Sculptures dans la Ville, 80 fourmis rouges
géantes crées par l’artiste français Nicolas Eres sont installées
en centre-ville sur les murs de l’Hôtel de Ville (rue de
Fer), du Théâtre de Namur (place du Théâtre), de Galeria
Inno (place d’Armes) et dans la rue des Brasseurs.
Le dépliant «L’art dans la Ville» est disponible gratuitement à la Maison du Tourisme
et téléchargeable
Maison de famille, expo permanente aux Bateliers/Arts décoratifs
Ouvrir les yeux, blotti dans une alcôve soyeuse, se prélasser dans un bain parfumé, s’ébahir de voir les enfants s’amuser dans la cour d’honneur, humer les parfums d’un plat mijotant dans la cuisine, déjeuner en famille devant la cheminée, s’octroyer une partie de carte, se délecter d’un chocolat chaud avec ses amies, flâner dans le jardin à l’ombre d’un tulipier, prendre une leçon de musique, revêtir ses plus beaux atours, préparer un concert de clavecin, offrir un souper aux invités, se languir de son bien-aimé… Au Musée des Arts décoratifs, l’exposition Maison de famille nous plonge dans la vie quotidienne d’une famille de nobles au 18e siècle. En déambulant dans cet hôtel particulier, dont certaines salles n’étaient plus accessibles depuis 2013, on s’imprègne de l’atmosphère d’une demeure patricienne à travers un florilège d’objets d’époque. Cette plongée au Siècle des Lumières est agrémentée d’une petite promenade empreinte de poésie dans un jardin d’inspiration française, sous le regard bienveillant d’une ribambelle de putti allégoriques.
07.07 > 28/08
Maison de famille
Les Bateliers
Rue Joseph Saintraint 3 à Namur
Du mardi au samedi de 10h à 18h et le dimanche de 13h à 18h. Fermeture le lundi.
Visites participatives pour les familles. Durée de l’animation : 1h30 max.
Groupe de min. 5 personnes et maximum 10 personnes (adultes et enfants). Enfants de 6 à 12 ans. Gratuit.
Visite gratuite sur réservation par téléphone au 081 24 87 20 ou en ligne.
Pas son genre et Archéo-sexisme aux Bateliers/Archéologie
L’exposition « Pas son genre… » aborde la question du genre en archéologie à travers les pratiques funéraires et l’interprétation de la fonction des objets. Si les sépultures livrent des indications sur les défunts et sur la manière dont ils vivaient, elles permettent aussi d’essayer de comprendre comment s’exprimaient la différenciation sociale des sexes dans la mort. Il est également intéressant d’évaluer comment notre environnement socio-culturel moderne peut influencer nos interprétations quant à la fonction de certains objets ou la répartition des rôles de chacun dans les communautés anciennes (une arme = un homme, un bijou = une femme ?).
L’exposition fait la part belle aux collections de la Société archéologique de Namur et met aussi en valeur des prêts issus d’institutions de renom telles le Musée royal de Mariemont, le Musée du Malgré-Tout, le Musée archéologique d’Arlon et l’Agence wallonne du Patrimoine.
Parallèlement à cette exposition, le pôle muséal Les Bateliers accueille l’exposition itinérante « Archéo-sexisme », co-réalisée par le projet Paye ta Truelle et l’association Archéo-Éthique. Inaugurée en mars 2019, elle a déjà beaucoup voyagé en France et continue sa « tournée » en Belgique avec le soutien de l’Agence wallonne du Patrimoine.
Elle compile un ensemble de témoignages illustrés qui mettent en lumière les discriminations en archéologie, du sexisme, mais également du racisme, de l’homophobie et de la transphobie. Elle vise à sensibiliser le public afin d’encourager l’égalité et la diversité dans le monde de l’archéologie.
Les Bateliers
11.07 > 25.10 > Pas son genre…
11.07 > 07.10 > Archéo-sexisme
Rue Joseph Saintraint 3 à Namur
Du mardi au samedi de 10h à 18h et le dimanche de 13h à 18h. Fermeture le lundi.
Visite gratuite sur réservation par téléphone au 081 24 87 20 ou en ligne
L’art même sur les chantiers
En 2017 et 2018, la Ville de Namur a décidé de faire appel à des artistes de la région pour égayer les chantiers qui rythment le quotidien des Namurois, et adoucir ainsi leurs conséquences aux yeux des utilisateurs.
Cet été, la Ville récidive en confiant à 7 artistes namurois.e.s (peintres, sérigraphes ou artistes street art) le soin de revisiter / réinterpréter deux oeuvres emblématiques du pôle muséal des Bateliers, une sculpture du Musée archéologique et un tableau du Musée des Arts décoratifs.
Leurs créations seront reproduites sur des bâches placées sur le chantier de la Confluence, plus précisément sur le cheminement provisoire du Grognon, dans le courant du mois d’août 2020.
A travers cette Dynamique de chantier, le service Culture entend soutenir les artistes namurois et favoriser l’accès à
la culture.
Deux oeuvres revisitées
FIGURINE DE CHIEN, TERRE CUITE BLANCHE
(dit « le chien de Marguerite »)
Cette figurine en terre cuite blanche représentant un chien assis provient d’une tombe contemporaine du règne de Néron (54-68 après J.-C.), découverte en 1894 à Rognée. Certains ateliers de potiers, dans le centre de la Gaule surtout, ont fabriqué par milliers des statuettes de ce genre (animaux, divinités et personnages divers) qui ont été diffusées dans toutes les provinces occidentales de l’Empire. Offertes dans les temples, elles trouvaient aussi place dans les intérieurs, comme décoration, ou servaient de jouets pour les enfants. Parfois, comme ici, elles ont accompagné leur propriétaire dans l’Au-delà.
PORTRAIT DU PETIT COMTE
Il s’agirait de Jacques-François de Groesbeeck, grand-père du fondateur de l’hôtel de Groesbeeck. La peinture date de ±1675. On pense souvent qu’il s’agit d’une petite fille, sans doute à cause des plumes, du collier et de la robe en tulle. A l’époque, jusque 4-6 ans, on ne différenciait pas vraiment les petits garçons et les petites filles. On mettait une robe aux enfants pour des raisons pratiques. Par ailleurs, au 17e siècle, les hommes de la haute portaient perruque, bijoux et talons.
On ne sait pas d’où vient le portrait, s’il était déjà dans l’immeuble lors de l’achat. On voit juste qu’il a été adapté pour être placé dans le lambris d’un dessus de cheminée qui va donner son nom à la salle : la chambre du petit comte.