Histoire

Le Rocher Bayard à Dinant

(…) rocher hardi comme une flèche de cathédrale, écrivait Victor Hugo qui découvrait Dinant en 1840. C’est une pyramide rocheuse détachée de la falaise et rappelant par sa forme notre aiguille d’Etretat, ajoutait en 1895 Constant De Tours, un journaliste français, auteur d’un livre intitulé Vingt jours en Belgique. Le rocher Bayard, cet obélisque d’une quarantaine de mètres de hauteur a toujours frappé les visiteurs de passage à Dinant.

 

L’appellation Rocher Bayard n’est probablement apparue qu’au cours du XIXe siècle, à l’époque où le tourisme se développait dans la cité des Copères. Elle avait été précédée, aux XVIIe-XVIIIe siècles, par la Roche à Bayard. Mais, du milieu du XIVe jusqu’au XVIe siècle, c’est le Pas Bayard qui avait prévalu, ainsi qu’en témoignent des extraits d’actes de vente relevés par l’historien namurois Félix Rousseau dans les registres de la Cour féodale de Liège.

 

1355 : une vigne et un bois au lieu dit au Pas Bayard ;

1390 : une vigne, bois et maison qu’on appelle le Pas Bayard, deseur la maladrie de Dinant ;

1425 : un cortil (…) con dit le cortil al colebie, séant a dela delle roche con dist le Pas Baya ;

1458 : une maison pourpris, jardins et assises au lieu dit Pas Bayar…

 

Le nom associe le site à un épisode de la chanson de geste des Quatre fils Aymon. Cette légende est bien connue, surtout dans les Ardennes belges et françaises. Elle illustre, sous la forme d’un récit épique, la résistance des seigneurs féodaux à la volonté centralisatrice  des grands dynastes. Un baron de Charlemagne, Aymon de Dordonne, vint un jour de Pentecôte à Paris, afin de présenter ses fils Renaud, Alard, Guichard et Richard à son suzerain. L’Empereur à la barbe fleurie les reçut avec tous les honneurs dus à leur rang et les adouba. Le lendemain de cette cérémonie, au cours d’une partie d’échecs, Renaud se prit de querelle avec un neveu de Charlemagne, Bertolai, qui l’injuria et le frappa. Pareille offense demandait réparation. L’Empereur refusant de lui faire droit, Renaud se fit justice à lui-même et tua Bertolai en duel. Fou de rage, Charlemagne fit poursuivre sans relâche les quatre frères félons à travers les Ardennes, sans jamais réussir à les capturer. Et pour cause ! Ils pouvaient compter sur la complicité de deux alliés fantastiques : le cheval Bayard qui volait plus vite que le faucon et l’enchanteur Maugis d’Aigremont dont la magie avait la vertu de les revigourder quand le courage les abandonnait.

 

La légende des Quatre fils Aymon a probablement été composée au monastère de Stavelot-Malmédy à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle. Colportée par les trouvères, elle a connu une grande diffusion et diverses versions.

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