Mobilité

Ligne Dinant-Givet : on en parle dans alluMeuse 23

Deux pages dans le numéro de printemps, en vente dès le 10 mars

15/12/21

Nouvel espoir pour les tenants du rétablissement de la ligne Dinant-Givet. Une déclaration d’intention portant sur le projet de réactivation de la liaison ferroviaire transfrontalières entre Givet (France) et Dinant (Belgique) pour le transport de voyageurs a été signée le 9 décembre dernier. Encore une convention de plus diront certains…
Cette fois, une autre bonne nouvelle a suivi : la Commission Européenne a publié ce mardi 14 décembre sa proposition de nouvelle carte des réseaux trans-européens de transport (RTE-T ou TEN-T en anglais). La ligne ferroviaire Charleville-Givet-Dinant en fait désormais partie, cela permettra à terme de bénéficier de cofinancements européens pour les travaux, pouvant aller jusqu’à 50% du budget. Aide appréciable, c’est sûr…
Va-t-on déboucher sur du concret, cette fois ? Affaire à suivre… On fait le point à l’occasion  de cette nouvelle saison d’une interminable série à rebondissements…

En marge du Conseil des ministres en format « Transports, télécommunications et énergie » le 9 décembre à Bruxelles, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports de la République française, et Georges Gilkinet, Vice-Premier ministre et ministre de la Mobilité du Royaume de Belgique, ont signé deux déclarations d’intention portant sur les projets de réactivation de deux liaisons ferroviaires transfrontalières, d’une part entre Givet (France) et Dinant (Belgique) pour le transport de voyageurs, d’autre part entre Valenciennes (France) et Mons (Belgique) pour le transport de marchandises.

Ces deux déclarations d’intention constituent une vision forte et partagée des deux pays en faveur du développement des mobilités en cohérence avec les objectifs de développement durable.
Les ministres réaffirment également leur volonté de développer les pleins potentiels économiques de la zone frontalière franco-belge tout en améliorant les conditions de mobilité des frontaliers.

Concernant la ligne Givet-Dinant, les ministres demandent le lancement des études de potentiel voyageur, de faisabilité technique et de mobilité douce le long de l’infrastructure ferroviaire. M. Alain BUCQUET, Préfet des Ardennes et M. Bernard DEKENS, Président de la Communauté de Communes Ardenne-Rives de Meuse se réjouissent de l’avancée de ce dossier, qui fait l’objet d’une fiche du Pacte Ardennes. Anticipant cette déclaration d’intention déterminante, les services préfectoraux, l’Ambassade de France en Belgique, la Communauté de Communes Ardenne Rives de Meuse et le cabinet du Ministre fédéral belge en charge de la mobilité, ont mené un travail actif en lien avec les partenaires publics et techniques concernés (Région Grand Est, SNCB, INFRABEL, SNCF Réseau), afin d’élaborer une convention de financement pour lancer les études visant à la réouverture de la ligne Givet-Dinant et la création d’une vélo-route RAVeL.
Cette dernière devrait, d’ailleurs, être signée officiellement à la fin du mois de janvier 2022 à GIVET, par le Préfet des Ardennes, par le ministère belge et par le Président de la Communauté de Communes Ardenne Rives de Meuse, financeur de la part française de l’étude d’opportunité.

On en reparle avec Bernard Dekens, Président de la Communauté de Communes Ardenne Rives de Meuse, dans le numéro de printemps d’alluMeuse…

« Le projet de réouverture des lignes ferroviaires transfrontalières avec la Belgique entre Givet et Dinant et entre Mons et Valenciennes est une excellente nouvelle pour la connectivité entre nos pays. Faciliter les déplacements pour les trans frontaliers, dynamiser nos territoires et accélérer le report modal, sont des piliers de notre action forte en faveur du transport ferroviaire. Je suis très heureux de cette coopération avec mon homologue Belge, pour construire l’Europe des transports de demain ».

Jean-Baptiste Djebbari, Ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique chargé des transport  

« Le rail connecte les pays, les régions, leurs habitants ou leurs entreprises. Faire sauter les frontières ferroviaires, c’est rapprocher les peuples et décupler le potentiel du train. La ligne Mons–Valenciennes dispose d’un potentiel intéressant pour le transport de marchandises. La réouverture de la ligne Dinant-Givet pourrait avoir un effet très positif sur la mobilité de transfrontaliers belges et français et sur le déploiement de régions qui ont bien besoin. En tant que Ministre belge de la Mobilité, je suis heureux de cet engagement commun co-signé aujourd’hui avec mon collègue français, de
continuer à construire l’Europe ferroviaire. Les études que nos entreprises ferroviaires réaliseront ensemble permettront d’évaluer le potentiel économique et la faisabilité technique du retour du train entre ces régions frontalières. Notre collaboration ouvre en tout cas le champ des possibles pour la réouverture de lignes de train, une perspective totalement enthousiasmante. »

Georges Gilkinet, Vice-Premier Ministre et Ministre fédéral de la Mobilité

« En novembre 2018, je cosignais l’accord entre les gouvernements français et belge pour permettre la restauration de la ligne Givet-Dinant. Le 9 décembre dernier, le conseil des ministres européens confirmait la réactivation de la liaison ferroviaire entre ces deux villes. Une annonce grandement attendue alors qu’aucun train ne reliait les Ardennes à la Belgique depuis 1988… Aujourd’hui, nous pouvons espérer faire revivre la ligne grâce à son inscription par la Commission européenne au réseau transeuropéen et donc l’attribution de fonds européens. C’est un message fort pour nos habitants, un pas de plus dans notre volonté de plus de mobilités transfrontalières, une étape décisive vers la renaissance de cette ligne fermée depuis bien trop longtemps ! »

Jean Rottner, Président du Conseil Régional Grand-Est

« Je salue la décision de la Commission d’inclure la ligne Givet-Dinant dans la nouvelle carte des réseaux trans-européens de transport. Cette proposition va dans le sens de l’intégration des bassins de vie transfrontaliers, qui est une priorité. Elle est cohérente avec l’étude qui identifiait cette ligne comme un « chaînon manquant ». Je remercie le gouvernement belge pour son soutien déterminant dans les démarches auprès de la Commission et je félicite les acteurs ardennais pour leur mobilisation. »

Josiane Chevalier, Préfète de la région Grand-Est

“Je me réjouis de ce que la collaboration entre services de l’État et collectivités locales, dans le cadre du Pacte Ardennes, permette d’aboutir au lancement des premières études en 2022. Après la mise en service de l’A304, la réouverture de la ligne Givet-Dinant viendrait renforcer le désenclavement du département.”

Alain Bucquet, Préfet des Ardennes

“La réouverture de la ligne Givet-Dinant a toujours été un dossier essentiel pour le désenclavement de la Pointe des Ardennes. Depuis de nombreuses années, nous avons tout fait pour que ce dernier soit relancé en travaillant avec nos amis belges et nos partenaires français. Que les Ministres des transports de nos deux pays s’accordent sur le caractère essentiel et demandent l’exécution des études liées à cette ligne dans leur declaration d’intention commune est pour nous un moment historique et, au-delà, une immense satisfaction !

Bernard Dekens, Président d’ Ardenne Rives de Meuse

Un nouvel avenir prometteur pour une ligne Reims-Bruxelles Zaventem via Givet-Dinant ?

 

Pour rappel
Liaison Dinant-Givet en train : où en sommes-nous ?

Nathan Scheirlinckx, mai 2020

Depuis sa mise en veille, il y a trente ans, la ligne de chemin de fer reliant Dinant à Givet fait couler beaucoup d’encre. Longue de 22 kilomètres (dont 19 en Belgique), sa remise en service pour le transport de voyageurs permettrait de désenclaver la région frontalière. Seulement voilà, depuis 10 ans le dossier est au point mort. Côté français, on veut absolument rétablir la ligne, quitte à sortir le portefeuille. Côté belge, on privilégie d’abord l’extension du RAVel entre Anseremme et Waulsort. Petit résumé de la situation.

  • 1862: inauguration de la première section de la ligne 154, entre Namur et Dinant
  • 1863: inauguration de la section sud de la ligne 154, reliant Dinant à Givet
  • 1988 : arrêt de la circulation des trains de passagers sur la section sud
  • 1989: arrêt de la circulation des trains de marchandise sur la section sud
  • 1990: électrification de la section entre Namur et Dinant
  • 2007: la France promet de prendre en charge la moitié des frais liés à la remise en service de la portion
  • 2014: la cohabitation du RAVel et de la ligne ferroviaire est jugée possible
  • 11/2018: un accord de principe pour la réouverture de la ligne est signé entre les ministres des transports belge et français
  • Printemps 2018: un rapport de la Commission européenne place la ligne Dinant-Givet en 4e place sur la liste des tronçons ferroviaires prioritaires
  • Elle permettrait une liaison Reims-Charleville-Namur-Bruxelles, intéressante du point de vue économique et environnemental, surtout pour Charleville-Mézières qui souhaite attirer des clients pour le TGV.
  • Été 2019: mise en place d’une étude technique et commerciale par les deux pays
  • Coût de 60 millions d’euros estimé pour les travaux d’aménagement de la ligne

Depuis, le controversé dossier n’a pas beaucoup évolué. Les Français n’ont pas changé de position, c’est chez leurs voisins belges que ça coince. Malgré la bonne volonté affichée par le Fédéral, la SNCB ne fait pas de ce projet une de ses priorités. Au niveau local, plusieurs élus sont contre la remise en service de la ligne et estiment qu’une cohabitation avec le RAVel n’est pas possible. L’avenir de la ligne Dinant-Givet est donc trouble. D’autant qu’Infrabel -gestionnaire de l’infrastructure des chemins de fer belges- n’a reçu aucune demande officielle pour la réouverture de la ligne jusqu’ici…

 

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