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Sortie de l’hibernation pour le musée des Arts décoratifs

Publié par Rose Dagoreau, 06/04/21

Après une longue période de fermeture, le musée des Arts décoratifs, patrimoine culturel majeur de Namur, a enfin pu réouvrir ses portes. Nous sommes allés  y faire un tour, découvrez la visite de d’alluMeuse au musée des Arts décoratifs

Vous pouvez donc à nouveau vivre une immersion totalement 18ème.
Cet ancien hôtel de maître, fondé par le comte Alexandre de Groesbeeck, nous fait découvrir ce à quoi ressemblait la vie d’une famille noble de ce siècle. L’exposition semi-permanente « Maison de famille » porte alors son nom à merveille. En effet, il apparaît une volonté de retour aux sources et à la fonction première de cette maison.
Très peu habité durant le 19ème siècle, l’édifice a alors l’occasion d’avoir une seconde vie lorsque la ville de Namur le rachète en 1934 et décide d’en faire un musée dès 1936. C’est finalement en 2013 qu’il retrouvera tout son charme puisqu’il sera, en grande partie, restauré et repensé en s’ouvrant notamment à d’autres types d’arts et à des évènements plus populaires.

Entrons dans le vif du sujet et voyons ce que nous pouvons y découvrir.
Nous virevoltons entre les pièces, grand salon, petit salon et surprise… Encore un grand salon. Le rez-de-chaussée est composé de ce que l’on appelle les pièces d’apparat. Ces pièces plus impressionnantes les unes que les autres servaient à la réception. Des grands salons consacrés tout d’abord à la vie publique. Aux bals, représentations théâtrales, musicales ou autres évènements mondains. En bref, tout pour impressionner ses convives. Les plus petits salons étaient, eux, dédiés à la discussion.
À l’étage, ce sont pièces de vie qui se prêtent à l’admiration. Chacune mise en scène pour mieux comprendre les divertissements et enjeux de l’époque. Tandis qu’une pièce nous montre le romantisme et l’art du mariage, une autre nous offre une vision sur les pratiques de jeux : tombola, loto, échasses… Les oeuvres uniques proposées l’illustrent d’ailleurs à la perfection.
Au rez-de-chaussée comme à l’étage, nous nous laissons surprendre par la scénographie qui témoigne à merveille des rouages qui se mettaient tout doucement en place. Comme le rituel de la toilette, par exemple, qui reflète le développement d’une hygiène intime. Ou encore la grande salle à manger qui évoque ces rituels familiaux plus présents que les siècles précédents. Toute une histoire qui mérite bien d’être contée.

Bien plus qu’un simple musée

Le musée des Arts décoratifs c’est aussi un concentré d’oeuvres remarquables. Le confinement a permis bien des choses… Par exemple, la pratique des donations qui revient fortement au goût du jour. Ce qui plaît beaucoup à Fabrice Giot, directeur et conservateur du musée. Il nous confie qu’il y a toujours une histoire touchante derrière ces gestes. C’est notamment le cas d’une collection de figurines en céramique d’Andenne trônant sur une imposante cheminée en bois. Une collection conséquente de plus de 400 figurines née de la passion commune d’un couple de Namurois. Déjà montrée en partie, elle sera davantage mise à l’honneur lors de la prochaine exposition.

Ensuite, des nouvelles acquisitions, parmi lesquelles un miroir de voyage dans son étui en cuir d’origine ou encore une pendule empire en bronze doré et marbre figurant Vénus allongée dans sa baignoire, exposée pour la première fois.

 

 

 

 

 

 

Enfin, non reste stupéfait devant la précision du travail de restauration. Comme sur ces deux chandeliers en porcelaine de Maïssen ou ce magnifique service à chocolat dans d’étonnantes teintes brunâtres qui ne sont pourtant pas les couleurs habituelles de l’époque. Fabrice Giot vous répondra simplement que «ce sont les couleurs du café et du chocolat».

Notons que le musée n’hésite jamais à sublimer d’autres formes d’arts. La cuisine, qui est particulièrement appréciée du public grâce à son authenticité, a vu passer bien des choses. Se prêtant tantôt à des tournages de films et séries comme « Les visiteurs 3 », et plus récemment mise en scène pour un shooting exceptionnel mené à bien par Michaël Lewis Anderson. Ancien pâtissier de la maison Wittamer et surnommé le « Cake King », le britannique a été séduit par les lieux et les a investis dernièrement pour l’illustration de ses plus belles pièces montées, en vue de son prochain ouvrage.

Une pépite de notre patrimoine, à découvrir sans plus tarder, au coeur de la capitale wallonne.

 

L’entrée du musée est gratuite et soumise aux restrictions sanitaires.
Accueil toutes les 30 minutes et réservations obligatoires par téléphone et sur le site internet.
Le musée est ouvert du mardi au samedi de 10h00 à 18h00, le dimanche et les jours fériés de 13h00 à 18h00. Le rez-de-chaussée et le jardin sont accessibles aux PMR.

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