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Chevetogne – Le Pont Palladien inauguré

Depuis cinq ans, le Domaine de Chevetogne développe un grand projet piétonnier : un sentier qui fait le tour des trois étangs et se prolongera en caillebotis sur la zone humide dont la restauration a débuté. 3,5  km de promenade accessible aux personnes à mobilité réduite, à 50 cm du plan d’eau, voire parfois au-dessus, pour bien s’imprégner de la nature.

La zone humide en cours de travaux.

Lors de sa visite ce 26 juin pour l’inauguration du Pont Palladien, la ministre De Bue a eu l’occasion d’entendre les explications de l’équipe du Domaine de Chevetogne et du service technique de la Province de Namur pour la réhabilitation de la zone humide.

Le Pont Palladien est désormais accessible.

Le style de Palladio (1508-1580), architecte italien de la Renaissance, se réfère à l’Antiquité romaine (avec des colonnades régulières et des frontons triangulaires, notamment). Ce style s’est très bien intégré dans les parcs anglais grâce à l’opposition entre la symétrie de ses lignes et les courbes des jardins à l’anglaise. Pour la même raison, il a été choisi pour le pont qui remplacera celui du déversoir. Objectif : retirer le canal en béton des années ’70 et restaurer le lit naturel de la rivière, permettant ainsi à la vie aquatique et à la végétation de reprendre leurs droits. Une cascade paysagère à sauts courts remplace désormais le mur en béton, ce qui permet à nouveau aux poissons de circuler. L’environnement naturel reprend ses droits, les castors ne s’y sont pas trompés…

Le pont est couvert d’une toiture végétale et des espaces de repos/méditation/observation sont aménagés aux deux extrémités. Un centre d’interprétation de la pluie y sera installé avec des textes poétiques sur le charme de la pluie et d’autres sur le rôle vital de l’eau pour préserver la richesse de la nature, la profusion et la diversité végétales. Les miroirs, dans la toiture, reflète l’eau, la rendant présente où qu’on regarde.

Chevetogne est un parc en constante évolution, qui rend chaque année un peu plus de place à la nature tout en donnant à l’homme de bonnes raisons de s’y immerger, en la respectant. Si vous n’êtes plus passé à Chevetogne depuis plus d’un an, il est urgent d’y retourner… Chaque visite est une bonne surprise…

 

Histoire de la mise en tourisme du domaine

 

Anniversaire rime souvent avec album-souvenir. Le Domaine se fait plaisir et nous fait plaisir en faisant appel aux photos anciennes de ceux qui ont arpenté les allées du parc au cours de ces cinq décennies. En remerciement de photos envoyées, le domaine offre un t-shirt qui reflète bien son état d’esprit : « 50 ans que l’on rapproche l’Homme de sa nature ».

 

Un livre racontant cette transformation au fil des ans est en cours d’écriture, pour mieux comprendre Chevetogne, l’idée de départ lors du rachat par la Province en 1969, l’évolution, la réflexion préalable à sa transformation récente, les enjeux…

En attendant, petit avant-goût…

 

  1. La Province de Namur rachète le domaine. Les objectifs de l’époque : préserver le site, promouvoir les loisirs, accomplir une mission d’éducation permanente.

 

  1. C’est l’ère du développement des logements : trois maisons forestières, les chalets ‘Delta’, 440 emplacements de caravaning le long du ruisseau Molinia, construction de la grande plaine de jeux centrale.

 

1976 – 1980. Construction de serres à côté du pavillon de chasse devenu le restaurant Les Rhodos. Aménagement de l’aire des barbecues, création du mini-golf. Mise en circulation du petit train. Construction d’une station service à l’entrée du parc.

 

  1. C’est l’époque des grands projets : construction du complexe des classes vertes et du complexe sportif dont la piscine olympique alimentée par des panneaux solaires (le plus grand champ solaire d’Europe jusqu’en 2009), construction du motel près des Rhodos,…

 

1982 – 1987. Installation du personnel d’accueil près de l’entrée, de l’atelier et de la cantine des ouvriers près du château et création du centre équestre. Arrivée des kayaks et des pédalos sur le plan d’eau. Création d’une piste de bi-cross.

 

La liste est impressionnante. Pendant près de vingt ans, le parc se développe de manière frénétique. Le but : offrir aux familles tout ce qu’elles réclament, sans esprit mercantile. Mais le fossé se creuse entre la volonté initiale de développer un parc environnemental et les aspirations consuméristes de la population. Le passage des ’80 aux ’90 marque un passage à vide pour le Domaine provincial. Ses frais de fonctionnement sont importants et incompressibles et un sentiment d’être passé à côté du projet plane.

 

  1. Bruno Belvaux, alors directeur-adjoint à la Maison de la culture de Namur, est nommé à la direction du parc. Il se donne 20 ans pour en faire une maison de la culture en plein air. Fort d’expériences glanées ailleurs et entouré d’une équipe de professionnels compétents et inspirés, il entame l’inventaire du site et s’appuie sur les atouts toujours bien présents : l’alternance des plans d’eau, des bois et des prairies, la subsistance de drèves, d’anciens clumbs (bouquets d’arbres) et de la charmille, mais aussi, et surtout un personnel amoureux du parc et une culture de l’aménagement de jardins déjà bien ancrée.

 

  1. Le directeur dépose son schéma directeur qui vise une restauration globale et progressive du parc. Ramener la biodiversité. Créer des scénographies ludiques, des plaines de jeux théâtralisées. Entouré de son frère Rémy et de Benoît Poelvoorde, entre autres, mais aussi de Pascal Lebrun et Gérard Bournonville et de sculpteurs de la région, il invente au fil des ans des espaces de jeux de plus en plus fous, qui seront construits dans les ateliers du parc. Les jardins se développent en parallèle. Plus de 400 000 visiteurs fréquentent le parc annuellement.

 

  1. L’esplanade prend son nouveau visage : un jardin, un musée, un restaurant y trouvent place.

 

Depuis, chaque saison révèle l’une ou l’autre nouveauté, toujours dans le même esprit, celui d’un parc paysager, convivial, ludique, sportif et culturel.

 

CVdB-26/06/2020

 

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