CVdB, 19/07/23
Dans l’ancien couvent des Carmélites, le musée de l’Ardoise vient d’ouvrir ses portes à Fumay. Un moment très attendu. « Un musée par les Fumaciens, pour les Fumaciens… et les autres », commente le maire, Mathieu Sonnet. Heureux de voir aboutir ce projet, le maire est surtout très content que ses concitoyens y contribuent et se l’approprient. Les élèves de 5e du collège des Aurains ont créé un escape game sur le thème, ceux de CM1 ont créé un jeu de Qui est-ce ? pour reconnaître les métiers de l’ardoisière, les jeunes du centre social on réalisé une fresque accompagnés par un graffeur… Le devoir de mémoire est en cours, à travers des actions concrètes…
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De g. à dr. : Gilles Hermant, un des concepteurs du musée, Julie, à l’accueil, et Mathieu Sonnet, maire de Fumay, devant le mur des associations et acteurs de la ville de Fumay, vitrine des atouts de la cité |
Mathieu Sonnet explique : « Le musée porte le nom de Michel Paradon car c’est lui qui, dans les années ‘70, a commencé à sauvegarder les traces de l’activité ardoisière pour en préserver la mémoire. Un premier musée est né, fermé en 2010. Le projet de nouveau musée et d’une bibliothèque est dans les cartons depuis 2017. Le voici réalisé, la bibliothèque s’installera bientôt ainsi que les Archives de la Ville. »
Fruit d’un travail collectif
Complémentaire à la Maison de l’Ardoise de Rimogne, le musée lové à deux pas de la Voie verte à Fumay a en effet été conçu par une équipe de Fumaciens. Gilles Hermant en est une de chevilles ouvrières : « On voulait créer un espace vivant, dédié à la mémoire des anciens. Transmettre l’histoire aux nouvelles générations. L’idée s’est construite petit à petit, au fil du temps. Nous avons fait un appel aux dons pour compléter les objets et documents déjà rassemblés pour une expo antérieure. Nous avons été entendus, les gens continuent encore à donner… Des outils, des meubles, des photos, des documents…» L’équipe a reconstitué les étapes principales de la journée de l’ardoisier, depuis son petit-déjeuner jusqu’au passage au bistrot, après le travail.
Plongée dans les entrailles de la terre…
La visite commence donc par une descente en ascenseur. On arrive dans une cave voûtée en ardoises, typique des sous-sols fumaciens. Hommage à tous ces hommes, femmes et enfants qui sont descendus tous les jours, souvent au péril de leur santé. Echo à la grande fierté des Fumaciens enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants de ces courageux scailteux.
Passage par la salle à manger, plongée dans la mine, découverte des postes de travail… Evocations Explications.
Témoignages
La remontée vers la surface est nourrie de dizaines de cadres où se côtoient photos anciennes ou plus récentes, lieux, bâtiments, outillages, paysages, personnages, familles, travailleurs…
On débouche sur le bistrot, tout aménagé de mobilier de récup’. Immersif. Au lieu de contenir l’offre de pintes à partager, les cartes racontent l’histoire de Fumay et de ses ardoisières. Sympa, l’écran intégré dans un petit meuble où un film nous raconte la fin de l’Ardoisière La Renaissance. Touchant, la cabine téléphonique où les anciens nous racontent leur vie d’ardoisiers…
Devoir de mémoire, mais aussi regard actuel sur l’ardoise. Une expo temporaire présente les œuvres d’une jeune céramiste qui intègre l’ardoise dans ses créations, Julie Hyon. Recherches – Julie Hyon
On ne va pas tout vous raconter. La découverte n’en sera que meilleure. Mais pointons le sens du détail avec lequel ce musée a été pensé. Son intention didactique, mais aussi ludique. Ferré au cœur des Fumaciens, ce musée est aussi une bonne nouvelle pour les touristes et autres visiteurs. Car Fumay la secrète ne se dévoile pas si facilement. S’il est assez évident que le passé de la ville est lié à l’ardoise, il n’était pas simple jusqu’ici d’en percer les mystères. Voilà qui est possible, désormais, et de bien belle façon !
En pratique :
Jusqu’au 30 septembre, c’est Julie ou Emilie qui vous accueillent de 13h30 à 17h, 7j/7.
A partir du 1er octobre, les samedis et dimanches de 14h à 17h.
Musée de l’Ardoise Michel Paradon – Rue Martin Coupaye, 3 – Fumay (se garer au port, le long de la Voie verte et suivre la charmante ruelle qui mène au Couvent des Célestines)
