Publié par MR, 06/07/21
On en rêvait depuis vingt ans, le projet était lancé depuis huit ans, le voilà abouti, et de quelle manière : le Grand Manège de Namur a ouvert ses portes au public ce vendredi 3 octobre, avec un premier grand concert baroque. Cette incroyable réalisation portée par la Ville de Namur et présentée avec enthousiasme par le bourgmestre Maxime Prévôt en lever de rideau relève du miracle. Première salle de concert dédiée à la musique classique ouverte en Wallonie depuis 1887, ouverte là où jadis ne résonnait que le pas des chevaux militaires, le Namur Concert Hall partage l’espace avec le Conservatoire de musique, dont les 1500 élèves trouveront là pour l’épanouissement de leur passion un cadre dont n’avaient pu rêver avant eux des générations de musiciens.
Enthousiasme unanime
De l’avis de tous, l’acoustique de la salle est exceptionnelle, avec une générosité et une clarté du son également audibles à chacune des 800 confortables places, parterre ou balcon. On parle déjà d’un nouveau Flagey, et le bouche à oreille fonctionne, car des groupes et artistes de toute l’Europe ont déjà pris date pour dix-huit projets d’enregistrement. Pour l’inaugurer, on ne pouvait imaginer meilleur programme qu’Haendel, des pièces intimistes aux chœurs monumentaux du Dixit Dominus et même d’un Alléluia offert en bis. Enchanté de découvrir ce fameux Grand Manège, le public des mélomanes namurois, une fois exhibé l’incontournable pass sanitaire, était aussi heureux de se retrouver, après deux années frustrantes. Le Chœur de Chambre de Namur et le Millenium Orchestra, fers de lance du Centre d’Art Vocal et de Musique Ancienne (CAV&MA), en charge de la programmation du lieu, étaient évidemment placés sous la direction de Leonardo Gracia Alarcón, tout aussi enthousiaste sur ce nouvel écrin musical. Pour l’occasion, il a mis au devant de la scène Julie Roset, jeune soprano léger française de 23 ans à la voix miraculeuse, assurément promise à une grande carrière musicale.
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